Le darss du Tarâwîh – 5

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Le darss du Tarâwîh – 5

15 août 2010, 18:22

Bismillâhir Rahmânil Rahîm

Dans un de ses ouvrages, Moufti Taqi Outhmâni écrit que depuis la fin du 19ème / le début du 20ème siècle, des voix se sont élevées au sein de certains cercles de pensée dans le monde musulman pour appeler à la négation de l’autorité des Ahâdîth (enseignements du Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wa sallam)) : les “Qour’âniyoûn” (coranistes) et autres groupes qui leurs sont apparentés ont ainsi avancé différentes “thèses” pour justifier leur refus de reconnaître la Sounnah (c’est à direles propos, actes ou approbations du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wasallam))  comme source de législation, et pour soutenir  leur approche et lecture particulières (prétendument modernes, souvent) de l’Islam…

Pourtant, la Parole d’Allah contient de très nombreux énoncés qui indiquent de façon très explicite l’autorité du Messager d’Allah (sallallâhou’alayhi wa sallam) et la nécessité, pour le musulman et la musulmane, de l’obéir et de se soumettre inconditionnellement à ses décisions, et de façon plus large, de suivre ses enseignements. Un des passages récités au cours de la salât de Tarâwîh d’hier soir compte justement parmi ces énoncés.

Allah dit :

فَلَا وَرَبِّكَ لَا يُؤْمِنُونَ حَتَّىيُ حَكِّمُوكَ فِيمَا شَجَرَ بَيْنَهُمْ ثُمَّ لَا يَجِدُوا فِي أَنْفُسِهِمْ حَرَجًامِمَّا قَضَيْتَ وَيُسَلِّمُوا تَسْلِيمًا

 

“Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais croyants que lorsqu’ils t’auront pris pour juge de leurs différends et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s’y soumettant entièrement.”(Sourate 4 / Verset 65)

 

La narration suivante apporte des éléments importants pour une meilleure compréhension de ce verset :

Il est rapporté en ce sens qu’une fois, il y eut un conflit entre Zoubeïr (radhia Allâhou ‘anhou) et une autre personne parmi les ansâr concernant la gestion de l’eau servant à irriguer les terres de harrah (nom d’un endroit à Médine). L’affaire ayant été portée devant le Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wa sallam), celui-ci ordonna à Zoubeïr (rahdia Allâhou’anhou) d’utiliser d’abord l’eau pour ses propres cultures et de laisser ensuite celle-ci s’écouler (immédiatement) chez son voisin (dont le terrain était situé en contrebas) pour que lui aussi puisse en bénéficier. (Cette décision impliquait que Zoubeïr (radhia Allâhou ‘anhou) ne prenne pas l’intégralité de ce qui lui revenait de droit et qu’il accepte de laisser l’eau partir plus rapidement chez son voisin.)

Le ansâri dit alors (insatisfait de la décision rendue) :“Ô Messager d’Allah ! (Tu t’es prononcé ainsi) parce que c’est ton cousin!”

Le visage du Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wasallam) changea de couleur (à cause de la colère). Il (sallallâhou ‘alayhi wasallam) dit alors :

“Zoubeïr ! Irrigue (tes terres) puis garde l’eau jusqu’à ce qu’elle (s’élève bien et) atteigne le bord inférieur de ce qui sert à clôturer le champ. Ensuite seulement tu laisseras l’eau s’écouler chez ton voisin !”

(Suite à cette seconde décision, Zoubeïr (radhia Allâhou ‘anhou) pouvait profiter pleinement de ce qui lui revenait de droit avant de partager l’eau avec son voisin.) Zoubeïr (radhia Allâhou ‘anhou) disait que, selon lui, le verset coranique cité plus haut avait été  révélé à cette occasion. (Sens d’un Hadith rapporté notamment par Boukhâri et Mouslim)

A première vue, ce verset présente l’autorité du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) comme étant celle d’un arbitre (hakam) ou d’un juge (qâdhi), qui est en mesure de prononcer des sentences concernant les affaires qui lui sont présentées. Mais si on réfléchit quelque peu sur les termes et expressions employés dans ce passage, il ressort de façon très claire que l’autorité du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) dépasse de loin celle d’un simple juge ou arbitre.

Nul doute qu’un qâdhi dispose de l’autorité de prononcer le jugement qui lui paraît juste et approprié, et qu’il est également en mesure d’imposer le respect, par les deux parties concernées, du jugement qu’il a rendu… Mais il n’a jamais été posé comme nécessaire condition, pour que chacune des parties opposées soit considérée comme étant musulmane, qu’elle accepte de bon cœur le jugement prononcé. Si une personne n’accepte pas la décision rendue par un qâdhi disposant de l’autorité voulue, on pourra qualifier son attitude de mauvaise, et cela pourra être considéré comme un délit de sa part. Mais ce délit ne peut en aucun cas être un facteur provoquant son exclusion de l’Islam… En d’autres mots, on ne pourra pas le qualifier de non musulman uniquement à cause de son refus d’accepter le jugement rendu par le qâdhi…

Pourtant, le verset cité ci-dessus insiste avec force sur le fait que celui qui n’accepte pas le jugement du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) ne peut être considéré comme étant musulman… L’emphase qui est mis dans le verset sur ce point précis montre bien que l’autorité du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) n’est pas comparable à celle d’un simple qâdhi ou arbitre. Refuser le jugement du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) est synonyme de négation de l’Islam, ce qui différencie justement de beaucoup ledit jugement de celui qui est émis par les tribunaux en général.

Ce passage coranique n’énonce donc pas seulement le statut d’arbitre et de juge au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wasallam) : il lui reconnait également une fonction de législateur, dont les injonctions doivent obligatoirement être acceptées par les musulmans, à l’instar des injonctions qui viennent directement d’Allah. Ainsi, la Sounnah constitue la seconde source de législation musulmane, après le Qour’aane… quoique puissent dire ceux qui prétendent le contraire.

Qu’Allah nous permette à tous et à toutes de suivre les enseignements du Qour’aane et de la Sounnah et de nous y soumettre entièrement afin de devenir des mouslimîn dignes de ce nom. Âmîne !

Wa Allâhou A’lam !

(Réf : “The Authority of Sunnah”, “Darss Tirmidhi”,”Tafsîr Mounîr”)




Le darss du Tarâwîh – 4

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Le darss du Tarâwîh – 4

14 août 2010, 19:22

Bismillâhir Rahmânil Rahîm

 

Nous avions cité, lors du premier darss du Tarâwîh, des versets du Qour’aane qui présentait cinq qualités importantes des mouttaqoûn (les pieux, ceux qui ont développé la crainte révérencielle d’Allah). Dans un des passages qui a été récité hier soir, d’autres précieuses qualités des mouttaqoûn sont mises en avant.

وَسَارِعُوا إِلَى مَغْفِرَةٍ مِنْ رَبِّكُمْ وَجَنَّةٍعَرْضُهَا السَّمَاوَاتُ وَالْأَرْضُ أُعِدَّتْ لِلْمُتَّقِينَ

 

Il est ici ordonné aux croyants de concourir au Pardon del eur Rabb (Seigneur –  ce qui implique bien évidemment se soumettre à Lui et de Lui obéir) et au jardin du Paradis qui est large comme les cieux et la terre et qui a été préparé pour les mouttaqoûn,  qui sont alors décrits dans les deux versets suivants.

الَّذِينَ يُنْفِقُونَ فِي السَّرَّاءِ وَالضَّرَّاءِ

 

1) Ils dépensent de leurs biens dans les voies qui plaisent à Dieu, et ce, que ce soit dans l’aisance ou dans l’adversité, c’est-à-dire en toute circonstance. Rien ne peut ainsi freiner leur bienveillance envers les créatures d’Allah et leur générosité, qui sont alimentées par leur amour du bien et par leur conviction profonde aux mérites promis dans l’Autre Monde. Cette première qualité des mouttaqoûn constitue déjà, pour eux, un solide rempart contre le Feu, comme l’indique le Hadith dans lequel le Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) dit en ce sens : “Protégez-vous du Feu, neserait-ce en donnant (en aumône) un morceau de datte !” (Boukhâri et Mouslim)

وَالْكَاظِمِينَ الْغَيْظَ

 

2) Ils maitrisent leur colère, aussi violente puisse-t-elle être, et ne laisse pas celle-ci s’exprimer dans leurs actes et leurs propos. Et cette maitrise n’est pas liée à une quelconque impuissance ou faiblesse : le Prophète Mouhammad (sallallâhou ‘alayhi wasallam) ne disait-il pas en ce sens que le fort n’est pas celui qui arrive à avoir le dessus sur les autres en se battant, mais le fort est celui qui arrive à se contrôler dans la colère ? (Sens d’un Hadith présent dans les Sahîh de Boukhâriet Mouslim)

Dans un autre Hadith, le Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wasallam) nous a enseigné que, la colère résultant d’une influence satanique, un des moyens pour l’apaiser est de faire les ablutions. (Sens d’un Hadith dhaïf des Sounan Abou Dâoûd) Et dans autre Tradition encore, il est dit en substance qu’Allah remplit de sérénité et de foi (imân) le cœur de celui qui domine sa rage alors qu’il a la capacité de la laisser s’exprimer. (Sens d’un Hadith dhaïf cité dans le Moussanaf Abd al Razzâq)

وَالْعَافِينَ عَنِ النَّاسِ

 

3) Les mouttaqoûn ne maitrisent pas seulement leur colère : ils font preuve également de pardon envers ceux qui leur cause du tort… alors que, là encore, ils ont la capacité de rendre la pareille. En d’autres mots, ils écartent leur colère… mais aussi tous les effets négatifs que celle-ci peut créer chez eux (amertume, rancœur, rancune…). Il est rapporté en ce sens dans un Hadith que le jour du Jugement, l’appel suivant sera lancé : “Que celui dont la récompense revient à Allah se mette debout !” On se demandera alors qui sont ces gens. La réponse sera : “Ceux qui pardonnaient aux gens.” Des milliers de personnes se lèveront alors et entreront au Paradis sans rendre de compte. (Extrait d’un Hadith dhaïf cité par At Tabrâni)

وَاللَّهُ يُحِبُّ الْمُحْسِنِينَ

 

Et Allah aime ceux qui font preuve de bienveillance et de ihsân, en répondant au mal de façon positive. Quand on revient vers la vie de nos pieux prédécesseurs, on constate combien ils étaient imprégnés de ces nobles qualités. Il est par exemple rapporté au sujet de Ali fils de Housseïn (rahimahoullâh) que, une fois, une de ses esclaves se mit à lui verser de l’eau pour les ablutions. Le récipient qu’elle tenait lui échappa des mains et blessa Ali (rahimahoullâh), qui leva la tête vers elle.

Elle lui dit alors (en citant le présent passage coranique) : “Allah dit (enparlant des pieux) qu’ils dominent leur rage.”

Ali (rahimahoullâh) répliqua : “J’ai dominé ma rage.”

Elle ajouta : “Et ils pardonnent aux gens.”

Ali (rahimahoullâh) dit : “Allah t’a pardonné.”

Elle ajouta encore : “Et Allah aime les bienfaisants.”

Ali (rahimahoullâh) dit : “Va ! Tu es libre !” (Cité dans Chou’ab al Imân –Bayhaqi)

 

وَالَّذِينَ إِذَا فَعَلُوا فَاحِشَةً أَوْ ظَلَمُواأَنْفُسَهُمْ ذَكَرُوا اللَّهَ فَاسْتَغْفَرُوا لِذُنُوبِهِمْ وَمَنْ يَغْفِرُ الذُّنُوبَإِلَّا اللَّهُ وَلَمْ يُصِرُّوا عَلَى مَا فَعَلُوا وَهُمْ يَعْلَمُونَ

 

Enfin, dernière qualité des mouttaqoûn : quand il leur arrive de commettre une quelconque turpitude (dont le mal s’étend à autrui, comme le ribâ, le vol, la médisance…) ou de se causer à eux même quelque préjudice (en faisant un péché qui n’implique que leur personne), ils adoptent deux attitudes :

  • ils se souviennent de Dieu (de Sa Majesté, Sa Grandeur) et demandent pardon pour leurs péchés en sachant pertinemment que personne d’autre qu’Allah ne pardonne les péchés.
  • ils ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait. L’une des conditions du repentir tient en effet dans le fait de prendre la résolution ferme de ne plus commettre le péché…

 

Pour ces mouttaqoûn, la promesse divine est la suivante :

أُولَئِكَ جَزَاؤُهُمْ مَغْفِرَةٌ مِنْ رَبِّهِمْ وَجَنَّاتٌ تَجْرِي مِنْ تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ خَالِدِينَ فِيهَا وَنِعْمَ أَجْرُ الْعَامِلِينَ

“Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien !”

 

Qu’Allah nous compte tous parmi “ceux qui font le bien”. Âmîne !

Wa AllâhouA’lam !

(Source :Tafsîr Mounîr




Le darss du Tarâwîh – 3

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Le darss du Tarâwîh – 3

13 août 2010, 19:13

Bismillâhir Rahmânil Rahîm

 

Dans la portion du Qour’aane qui a été récitée au cours de la dernière salât de Tarâwîh, plusieurs versets traitent d’un péché qui, malgré sa redoutable gravité, est, trop souvent, largement minimisé et banalisé : il s’agit du ribâ.

 

Mais avant même d’évoquer le contenu de ces versets, il convient de clarifier la notion de ribâ. Pour simplifier, on pourrait dire que le ribâ désigne, dans un acte à titre onéreux, un avantage qui est perçu par l’un des cocontractants sans aucune contrepartie acceptable et légitime du point de vue du droit musulman. Les oulémas ont distingué au moins trois types de ribâ différents :

  •  Il y a d’abord ce que nous appelons couramment l’intérêt, c’est à dire le surplus qui versé/réclamé par rapport à la somme initiale lors du remboursement d’un prêt ou du paiement d’un achat à crédit et dont le versement a été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat de prêt ou le contrat de vente à crédit, et ce, en raison du délai accordé pour le règlement différé. Ce type de ribâ, appelé ribâ an nassî’ah ou ribâ al qouroûdh, est le plus répandu dans le monde de nos jours, au sein notamment des crédits et des prêts proposés par les établissements bancaires et les organismes de financement traditionnels… En vertu de ce principe :

–         le crédit à intérêt, même à taux minime,que ce soit des crédits à long terme ou sous forme d’escompte (rachat d’effets de commerce avec marge bénéficiaire) est totalement interdit.

–         le prêt à intérêt est également interdit, quelque soit le taux et la durée.

  • Il y a ensuite le surplus concret perçulors d’un échange direct entre certains types de biens de même nature (or, argent, monnaie, certains types d’aliments…). Ce type de ribâ est connu sous le nom de ribâ al fadhl ou ribâ al bouyoû’.

 

  • Et puis, plus largement, il y a aussi une forme de ribâ qui a été condamnée par des Compagnons (radhia Allâhou anhoum) en ces termes :

كُلُّ قَرْضٍ جَرَّ مَنْفَعَةً فَهُوَ رِبَا

 

“Tout emprunt qui rapporte un avantage (conditionné au prêteur par rapport à ce qu’il a avancé initialement) constitue du ribâ (et est donc strictement interdit).”

 

Pour en revenir au contenu des versets récités, ceux-ci indiquent trois des conséquences terribles du ribâ :

الَّذِينَ يَأْكُلُونَ الرِّبَا لَا يَقُومُونَ إِلَّا كَمَا يَقُومُ الَّذِي يَتَخَبَّطُهُ الشَّيْطَانُ مِنَ الْمَسِّ

 

1) Le coupable de ce péché se présentera, le Jour du Jugement Dernier,comme un aliéné possédé par le démon. (Sourate 2 / Verset 275)

يَمْحَقُ اللَّهُ الرِّبَا وَيُرْبِي الصَّدَقَاتِ وَاللَّهُ لَا يُحِبُّ كُلَّ كَفَّارٍ أَثِيمٍ

 

2) Le ribâ entraîne un effacement de la bénédiction divine (barakah) dans la richesse.  (Sourate 2 / Verset276)

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اتَّقُوا اللَّهَ وَذَرُوا مَا بَقِيَ مِنَ الرِّبَا إِنْ كُنْتُمْ مُؤْمِنِينَ  فَإِنْ لَمْ تَفْعَلُوا فَأْذَنُوا بِحَرْبٍ مِنَ اللَّهِ وَرَسُولِهِ وَإِنْ تُبْتُمْ فَلَكُمْ

رُءُوسُ أَمْوَالِكُمْ لَا تَظْلِمُونَ وَلَا تُظْلَمُونَ

 

3) Celui qui est engagé dans le ribâ et qui ne délaisse pas ce péché malgré la mise en garde divine se voit déclarer la guerre par Allah et Son Messager. (Sourate 2 / Verset 279)

 

A cela s’ajoute le fait que :

  • Selon Djâbir (radhia Allâhouanhou), le Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) a maudit celui qui se nourrit du ribâ, celui qui en donne à consommer, celui qui rédige (la transaction et met celle-ci à l’écrit) ainsi que les deux témoins (de la transaction). Et il a dit : “Ils sont (tous) pareils !” (Sahîh Mouslim)
  • Selon le sens d’un autre Hadith, le Messager de Dieu (paix et bénédiction sur lui) a dit: “Le (péché du) ribâ (se divise en) soixante-dix catégories, la moins grave d’entre elles (étant comparable) au fait, pour un homme, d’avoir des rapports intimes sa mère.” (Sounan Ibn Mâdja – Authentifié par Al Albâni)

Le mois de Ramadhân est une période durant laquelle nous parvenons à nous abstenir, pendant une durée définie, d’absorber des aliments et des boissons qui sont pourtant, en soi, licites et halâl, et ce, uniquement parce que tel est l’ordre de Dieu.

Profitons de cet élan qui nous anime pour prendre, dès à présent, la résolution ferme de purifier nos transactions et de nous abstenir, pour toujours, de ce péché abominable du ribâ, que Dieu a rendu illicite et harâm de façon permanente.

Qu’Allah nous donne à tous l’opportunité de comprendre la gravité de ce péché et de nous en préserver. Âmîne !

Wa Allâhou A’lam !




Le darss du Tarâwîh – 2

 

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Le darss du Tarâwîh – 2

12 août 2010, 16:37

Bismillâhir Rahmânil Rahîm

Nombreux sont les versets du Qour’aane et les Ahâdîth qui indiquent, de façon implicite ou explicite, que ce monde dans lequel nous évoluons est un espace d’épreuves, un dâr al ibtilâ. L’un des versets qui a été récité au cours de la salât out tarâwih d’hier soir compte justement parmi ces passages coraniques. Allah dit :

وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ بِشَيْءٍ مِنَ الْخَوْفِ وَالْجُوعِ وَنَقْصٍ مِنَ الْأَمْوَالِ وَالْأَنْفُسِ وَالثَّمَرَاتِ

 “Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits.”(Sourate 2 / Verset 155)

Dans cette vie présente, chacun de nous est donc amené à un moment ou à un autre à être éprouvé… Et, comme il ressort de l’énumération faite dans le passage coranique cité, le plus souvent, cette épreuve se manifeste par la présence des difficultés suivantes :

  • la crainte, résultant notamment du risque de préjudice de la part d’un opposant ou, de façon plus générale, de l’insécurité ambiante;
  • la faim, pouvant résulter par exemple du manque de nourriture ou de l’augmentation des coûts des aliments suite par exemple à des inondations ou à des périodes de sécheresse;
  • la diminution des biens, pouvant être liée à des problèmes d’ordre économique (chômage,…) ou autres (actes de vandalisme, vols…);
  •  les préjudices d’ordre physique (blessures, maladies,…);
  • la perte d’un enfant (c’est cette interprétation que l’Imâm Ach Châféï (rahimahoullâh) a donné au terme “thamarât” (fruits));

Comment le croyant se doit-il de réagir face à ces inévitables épreuves ? La suite du verset l’indique :

وَبَشِّرِالصَّابِرِينَ

 Allah ordonne à son Messager (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) (mais aussi à toute autre personne qui est en mesure de le faire) d’annoncer la bonne nouvelle à ceux qui, face aux épreuves, feront preuve de sabr (endurance et patience). Ceux-là pourront s’attendre à une récompense extraordinaire, comme Allah le dit lui-même ailleurs dans le Qour’aane :

إِنَّمَايُوَفَّى الصَّابِرُونَ أَجْرَهُمْ بِغَيْرِ حِسَابٍ

 “les endurants auront leur pleine récompense sans compter”(Sourate 39 / Verset 10)

Reste alors une question essentielle : comment faire pour accéder au groupe des sâbirîn ? La suite du passage coranique récité ce soir nous apporte un début de réponse…

الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ

 

Allah relate ici les propos que tiennent les sâbirîn lorsqu’ils sont confrontés à une épreuve. Ils disent alors : “Innâ lillâh wa innâilayhi râdji’oûn – C’est à Dieu que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.”

Si nous voulons développer en nous cette précieuse qualité qu’est le sabr, il faut déjà apprendre à relativiser la valeur des choses de ce monde, et ce, en gardant à l’esprit que :

  •  Allah est Notre Maître et Notre Seigneur à tous – innâlillâh. Tout ce à quoi nous pouvons être attachés (notre sécurité, notre bonne condition matérielle, notre santé, nos proches, …) ne vient que de Lui. En conséquent, Allah est en droit de nous reprendre, quand Il le veut, n’importe lequel de ces éléments qu’Il nous a Lui-même accordé… et ce, d’autant plus que, dans ce monde, rien n’est fait pour durer éternellement.
  • Les seuls éléments qui s’inscrivent dans la durée et la permanence sont ceux qui sont liés à l’Autre monde, un monde vers lequel nous nous dirigeons tous inéluctablement – innâ ilayhi râdjioûn : et là-bas, aucun atome de bien que nous aurons fait ici-bas ne sera perdu… Et les fruits de l’endurance dont avons pu faire preuve dans cette existence présente seront tels, Incha Allah, qu’ils nous feront oublier définitivement toutes les difficultés que nous avons pu vivre.

Profitons de ce mois béni de Ramadhân pour cultiver en nous le sabr : le jeûne constitue justement un excellent entraînement à cet effet. Et n’oublions pas d’avoir une pensée pour tous nos frères et sœurs qui, pendant ce mois béni, vivent de terribles épreuves… que ce soit au Pakistan, en Tchétchénie, en Palestine… ou n’importe où ailleurs.

Qu’Allah leur vienne en aide et nous fasse tous miséricorde. Âmîne !

Wa Allâhou A’lam !

(Inspiré notamment des Tafâsîr de Ibn Kathîr (rahimahoullâh) et de Qourtoubi (rahimahoullâh))




Le darss du Tarâwîh (1)

Le darss du Tarâwîh (1)

Proposé par Mouhammad_Patel le mercredi 11 août 2010

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Les premiers versets de la Sourate Al Baqarah sont porteurs d’un enseignement très important pour chaque croyant :

الم ذَلِكَ الْكِتَابُ لَا رَيْبَ فِيهِ هُدًى لِلْمُتَّقِينَ

ce Livre Révélé, le Qour’aane, au sujet duquel il n’y a aucun doute, est porteur de guidée pour les mouttaqoûn (pieux).

Ainsi, même si cette Parole de Dieu peut permettre à tout un chacun de connaître la Vérité, ce ne sont que les mouttaqoûn qui peuvent réellement tirer profit de la guidée spécifique qu’apporte le Qour’aane, à savoir l’opportunité de s’attacher au Dîn (religion) agréé par Allah.

 

Qui sont ces mouttaqoûn ? Les versets suivants citent cinq de leurs qualités :

الَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنْفِقُونَ وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَاأُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ وَبِالْآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ

  • ils apportent foi aux éléments qui relèvent de l’Invisible et dont la réalité a été communiquée par le biais du Qour’aane ou de l’enseignement du Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam), comme la Résurrection, le Jugement, le Pont, le Paradis, l’Enfer, etc. Ainsi, dans leur analyse de la vie et de l’univers, les mouttaqoûn ne se limitent pas à ce qui est visible, qui peut faire l’objet de l’expérience et qui peut être aisément soumis à l’analyse rationnelle. Ils vont bien au-delà de la matière visible et palpable, et croient en l’existence d’autres créatures, comme l’âme, les jinns, les anges…et, surtout, sont convaincus de l’existence du Créateur Unique et Tout Puissant.
  • ils s’acquittent avec dévotion et sincérité de la salât, en veillant à bien respecter toutes les conditions requises à son bon accomplissement, mais également les règles de bienséance qui ont été enseignées. Une prière faite sans concentration et sans être animée par la crainte d’Allah est comparable à un corps sans âme.
  • ils dépensent de leurs biens pour les causes pieuses et nobles, en s’acquittant de la zakâte mais aussi en faisant des aumônes qui ne sont pas imposées, et s’efforcent ainsi de contribuer à l’amélioration des conditions matérielles des Hommes. Si la salât permet la construction et le renforcement de l’individu, les aumônes, elles, permettent le développement de la société entière.
  • ils ont une conviction sans faille en la véracité de ce qui a été révélé de la part d’Allah aussi bien au Prophète Mouhammad (sallallâhou’alayhi wa sallam) qu’aux autres Prophètes (alayhim ous salâm) qui sont venus avant lui. Cette foi qui les anime se matérialise notamment dans le fait qu’ils s’efforcent d’éviter les erreurs qui ont été commises par ceux qui les ont précédés dans leur relation envers Dieu et envers ceux qui les entouraient. Au contraire, ils font de leur mieux pour appliquer les injonctions divines qui leur sont parvenues.
  • ils sont convaincus également de la réalité de l’Autre Monde e tdu Jour Dernier, où chacun finira forcément par être récompensé/châtié pour ses actes… C’est cette foi en la réalité d’une telle Justice qui leur permet notamment :

d’accepter de se soumettre inconditionnellement aux prescriptions de l’Islam,

de pratiquer aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public les enseignements de l’Islam,

de rester attaché constamment à l’éthique et le code de conduite prônée par l’Islam dans ses rapports envers autrui, et ce, même quand certains de leurs intérêts matériels sont en périls,

de ne jamais porter atteinte (d’une façon ou d’une autre, que ce soit en contournant les lois humaines ou en tirant impunément profit des failles qui les caractérisent) aux droits et intérêts des plus faibles et des plus démunis parmi ce/ceux qui les entourent,…

Que ce mois béni de Ramadhân qui débute nous permette à toutes et à tous de développer ces qualités et d’intégrer ainsi le groupe des nobles mouttaqoûn… ceux qui :

أُولَئِكَ عَلَى هُدًى مِنْ رَبِّهِمْ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

“sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future).”

 Âmine!
 Wa Allâhou A’lam !

 (Inspiré de “Adhwâ al Bayân” et “At Tafsîr al Mounîr”)