Le darss du Tarâwîh – 2

 

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Le darss du Tarâwîh – 2

12 août 2010, 16:37

Bismillâhir Rahmânil Rahîm

Nombreux sont les versets du Qour’aane et les Ahâdîth qui indiquent, de façon implicite ou explicite, que ce monde dans lequel nous évoluons est un espace d’épreuves, un dâr al ibtilâ. L’un des versets qui a été récité au cours de la salât out tarâwih d’hier soir compte justement parmi ces passages coraniques. Allah dit :

وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ بِشَيْءٍ مِنَ الْخَوْفِ وَالْجُوعِ وَنَقْصٍ مِنَ الْأَمْوَالِ وَالْأَنْفُسِ وَالثَّمَرَاتِ

 “Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits.”(Sourate 2 / Verset 155)

Dans cette vie présente, chacun de nous est donc amené à un moment ou à un autre à être éprouvé… Et, comme il ressort de l’énumération faite dans le passage coranique cité, le plus souvent, cette épreuve se manifeste par la présence des difficultés suivantes :

  • la crainte, résultant notamment du risque de préjudice de la part d’un opposant ou, de façon plus générale, de l’insécurité ambiante;
  • la faim, pouvant résulter par exemple du manque de nourriture ou de l’augmentation des coûts des aliments suite par exemple à des inondations ou à des périodes de sécheresse;
  • la diminution des biens, pouvant être liée à des problèmes d’ordre économique (chômage,…) ou autres (actes de vandalisme, vols…);
  •  les préjudices d’ordre physique (blessures, maladies,…);
  • la perte d’un enfant (c’est cette interprétation que l’Imâm Ach Châféï (rahimahoullâh) a donné au terme “thamarât” (fruits));

Comment le croyant se doit-il de réagir face à ces inévitables épreuves ? La suite du verset l’indique :

وَبَشِّرِالصَّابِرِينَ

 Allah ordonne à son Messager (sallallâhou ‘alayhi wa sallam) (mais aussi à toute autre personne qui est en mesure de le faire) d’annoncer la bonne nouvelle à ceux qui, face aux épreuves, feront preuve de sabr (endurance et patience). Ceux-là pourront s’attendre à une récompense extraordinaire, comme Allah le dit lui-même ailleurs dans le Qour’aane :

إِنَّمَايُوَفَّى الصَّابِرُونَ أَجْرَهُمْ بِغَيْرِ حِسَابٍ

 “les endurants auront leur pleine récompense sans compter”(Sourate 39 / Verset 10)

Reste alors une question essentielle : comment faire pour accéder au groupe des sâbirîn ? La suite du passage coranique récité ce soir nous apporte un début de réponse…

الَّذِينَ إِذَا أَصَابَتْهُمْ مُصِيبَةٌ قَالُوا إِنَّا لِلَّهِ وَإِنَّا إِلَيْهِ رَاجِعُونَ

 

Allah relate ici les propos que tiennent les sâbirîn lorsqu’ils sont confrontés à une épreuve. Ils disent alors : “Innâ lillâh wa innâilayhi râdji’oûn – C’est à Dieu que nous appartenons et c’est vers Lui que nous retournerons.”

Si nous voulons développer en nous cette précieuse qualité qu’est le sabr, il faut déjà apprendre à relativiser la valeur des choses de ce monde, et ce, en gardant à l’esprit que :

  •  Allah est Notre Maître et Notre Seigneur à tous – innâlillâh. Tout ce à quoi nous pouvons être attachés (notre sécurité, notre bonne condition matérielle, notre santé, nos proches, …) ne vient que de Lui. En conséquent, Allah est en droit de nous reprendre, quand Il le veut, n’importe lequel de ces éléments qu’Il nous a Lui-même accordé… et ce, d’autant plus que, dans ce monde, rien n’est fait pour durer éternellement.
  • Les seuls éléments qui s’inscrivent dans la durée et la permanence sont ceux qui sont liés à l’Autre monde, un monde vers lequel nous nous dirigeons tous inéluctablement – innâ ilayhi râdjioûn : et là-bas, aucun atome de bien que nous aurons fait ici-bas ne sera perdu… Et les fruits de l’endurance dont avons pu faire preuve dans cette existence présente seront tels, Incha Allah, qu’ils nous feront oublier définitivement toutes les difficultés que nous avons pu vivre.

Profitons de ce mois béni de Ramadhân pour cultiver en nous le sabr : le jeûne constitue justement un excellent entraînement à cet effet. Et n’oublions pas d’avoir une pensée pour tous nos frères et sœurs qui, pendant ce mois béni, vivent de terribles épreuves… que ce soit au Pakistan, en Tchétchénie, en Palestine… ou n’importe où ailleurs.

Qu’Allah leur vienne en aide et nous fasse tous miséricorde. Âmîne !

Wa Allâhou A’lam !

(Inspiré notamment des Tafâsîr de Ibn Kathîr (rahimahoullâh) et de Qourtoubi (rahimahoullâh))




Le darss du Tarâwîh (1)

Le darss du Tarâwîh (1)

Proposé par Mouhammad_Patel le mercredi 11 août 2010

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Les premiers versets de la Sourate Al Baqarah sont porteurs d’un enseignement très important pour chaque croyant :

الم ذَلِكَ الْكِتَابُ لَا رَيْبَ فِيهِ هُدًى لِلْمُتَّقِينَ

ce Livre Révélé, le Qour’aane, au sujet duquel il n’y a aucun doute, est porteur de guidée pour les mouttaqoûn (pieux).

Ainsi, même si cette Parole de Dieu peut permettre à tout un chacun de connaître la Vérité, ce ne sont que les mouttaqoûn qui peuvent réellement tirer profit de la guidée spécifique qu’apporte le Qour’aane, à savoir l’opportunité de s’attacher au Dîn (religion) agréé par Allah.

 

Qui sont ces mouttaqoûn ? Les versets suivants citent cinq de leurs qualités :

الَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِالْغَيْبِ وَيُقِيمُونَ الصَّلَاةَ وَمِمَّا رَزَقْنَاهُمْ يُنْفِقُونَ وَالَّذِينَ يُؤْمِنُونَ بِمَاأُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ وَبِالْآخِرَةِ هُمْ يُوقِنُونَ

  • ils apportent foi aux éléments qui relèvent de l’Invisible et dont la réalité a été communiquée par le biais du Qour’aane ou de l’enseignement du Messager d’Allah (sallallâhou ‘alayhi wa sallam), comme la Résurrection, le Jugement, le Pont, le Paradis, l’Enfer, etc. Ainsi, dans leur analyse de la vie et de l’univers, les mouttaqoûn ne se limitent pas à ce qui est visible, qui peut faire l’objet de l’expérience et qui peut être aisément soumis à l’analyse rationnelle. Ils vont bien au-delà de la matière visible et palpable, et croient en l’existence d’autres créatures, comme l’âme, les jinns, les anges…et, surtout, sont convaincus de l’existence du Créateur Unique et Tout Puissant.
  • ils s’acquittent avec dévotion et sincérité de la salât, en veillant à bien respecter toutes les conditions requises à son bon accomplissement, mais également les règles de bienséance qui ont été enseignées. Une prière faite sans concentration et sans être animée par la crainte d’Allah est comparable à un corps sans âme.
  • ils dépensent de leurs biens pour les causes pieuses et nobles, en s’acquittant de la zakâte mais aussi en faisant des aumônes qui ne sont pas imposées, et s’efforcent ainsi de contribuer à l’amélioration des conditions matérielles des Hommes. Si la salât permet la construction et le renforcement de l’individu, les aumônes, elles, permettent le développement de la société entière.
  • ils ont une conviction sans faille en la véracité de ce qui a été révélé de la part d’Allah aussi bien au Prophète Mouhammad (sallallâhou’alayhi wa sallam) qu’aux autres Prophètes (alayhim ous salâm) qui sont venus avant lui. Cette foi qui les anime se matérialise notamment dans le fait qu’ils s’efforcent d’éviter les erreurs qui ont été commises par ceux qui les ont précédés dans leur relation envers Dieu et envers ceux qui les entouraient. Au contraire, ils font de leur mieux pour appliquer les injonctions divines qui leur sont parvenues.
  • ils sont convaincus également de la réalité de l’Autre Monde e tdu Jour Dernier, où chacun finira forcément par être récompensé/châtié pour ses actes… C’est cette foi en la réalité d’une telle Justice qui leur permet notamment :

d’accepter de se soumettre inconditionnellement aux prescriptions de l’Islam,

de pratiquer aussi bien dans la sphère privée que dans l’espace public les enseignements de l’Islam,

de rester attaché constamment à l’éthique et le code de conduite prônée par l’Islam dans ses rapports envers autrui, et ce, même quand certains de leurs intérêts matériels sont en périls,

de ne jamais porter atteinte (d’une façon ou d’une autre, que ce soit en contournant les lois humaines ou en tirant impunément profit des failles qui les caractérisent) aux droits et intérêts des plus faibles et des plus démunis parmi ce/ceux qui les entourent,…

Que ce mois béni de Ramadhân qui débute nous permette à toutes et à tous de développer ces qualités et d’intégrer ainsi le groupe des nobles mouttaqoûn… ceux qui :

أُولَئِكَ عَلَى هُدًى مِنْ رَبِّهِمْ وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُفْلِحُونَ

“sont sur le bon chemin de leur Seigneur, et ce sont eux qui réussissent (dans cette vie et dans la vie future).”

 Âmine!
 Wa Allâhou A’lam !

 (Inspiré de “Adhwâ al Bayân” et “At Tafsîr al Mounîr”)